RODRIGUE MILIEN: Un « talent » à l’état pur, l “Icône” qui a laissé ses empreintes


Par Rosie Bourget

Rodrigue Millien
Un artiste est comme l’arbre, ses racines abritent d’autres arbres. Etant fanatique de Rodrigue et amante de la bonne musique, je me permets, avant de payer tribu à la nature, de rendre un vibrant hommage à Rodrigue MILLIEM pendant qu’il est encore vivant, et d’apporter à mes lecteurs quelques informations relatives à sa carrière artistique.
Né le 27 octobre 1946 à la Cathédrale de Port-au-Prince, le jour même du mariage de ses parents. Sa mère l’ayant mis au monde devant l’autel au moment où le prête célébrait la bénédiction nuptiale. Le Curé a du arrêter la cérémonie pour transporter d’urgence sa mère à l’Hôpital Général afin de se faire couper le cordon ombilical.
Quel genre d’homme est-il ? Reconnu sur la scène musicale haïtienne et étrangère, Rodrigue a été bercé par la musique, depuis sa tendre enfance. Ce guitariste hors pair enchante nos soirées dansantes et participe à diverses formations musicales. Il a de l’or dans ses mains et un est grand animateur, ce qui fait de lui un homme exceptionnel.
Au début des années 70, Rodrigue MILIEN faisait partie de la troupe Alcibiade. Un groupe théâtral qui, jusqu’à aujourd’hui fait déborder ses fans d’incontinence d’urine chaque dimanche à l’antenne de la station locale Caraïbes FM. Bien outillé pour embrasser une carrière musicale, il commença à faire de la musique en 1973, à la suite du départ de son père pour les États-Unis. En classe de rhétorique, à quelques jours des examens du baccalauréat, il abandonna l’école pour se concentrer sur sa carrière d’artiste. Muni d’une guitare bricolée avec un morceau de bois et des fils électriques, il commença à se produire avec Jules Similien, alias Toto Nécessité, qu’il accompagnait. Les deux ont commencé à s’exercer dans le minuscule atelier de tailleur de Toto à la rue Montalais.
Passionné de musique ayant une culture qui se passe de présentation, de retour de voyage des États-Unis, Rodrigue MILIEN a formé son groupe Combite Créole en 1974 avec trois autres musiciens. Egalement chanteur du style troubadour traditionnel qui était déjà en lui, il compose et écrit ses propres morceaux. Etant donné que le groupe n’avait pas les moyens pour acheter ses propres instruments, le batteur, musicien de la chorale de saint-Joseph, devrait emprunter une batterie de l’église. Il comptait 23 albums à son actif. A part le dernier, sorti directement en CD, tous sont sous forme de disques 33 tours. La plupart de ces albums (LP’s) ont été reproduits en CD, sans l’autorisation du chanteur.
On peut aimer ou ne pas aimer Rodrigue MILIEN, mais tout le monde sait que sa contribution dans la musique haïtienne est par excellence un travail de titan, de .. et de solitude. Son unique but était d’exprimer ses sentiments pour le métier qu’il représente, de transmettre à sa manière, à travers ses textes sa ferveur artistique, qui est source de vie spirituelle, et de thérapie. A l’époque, il n’en était pas question de gagner beaucoup dans ce circuit, c’était de l’art pour l’art. Être à même de détendre un publique demandait tout un monde.
Sorti en 1978 sous la production de Claude Mancuso, Rodrigue MILIEN reçut la somme $7. 500 gourdes pour son rôle dans le film “Ala Mizè Pou Rodrigue”. avec l’assistance du réalisateur, il composa la bande originale et retravailla entièrement l’histoire de ce long métrage qui allait devenir la première comédie musicale haïtienne d’alors. On se rappelle que l’acteur acheta sa première voiture d’occasion pour une somme de $300.00. N’étant pas encore expert en la matière, il se débrouilla pour la conduire tout seul. Cette bagnole, enveloppée d’un nuage de fumée noire, ne connaissant rien en mécanique, il se rappelle avoir ajouté trop d’huile dans le moteur.
Enfant têtu et désobéissant mais dévoué et déterminée, Rodrigue se rendait à l’insu de ses parents à des festivals qui se déroulaient le dimanche ou les jours fériés aux cinés Capitol, Rex et Paramount. Ne pouvant s’offrir un billet d’entrée, il attendait la fin du spectacle pour accéder à la salle, lorsque la barrière d’entrée était dégagée. Un jour, il participa même à un concours de blagues dans un festival du Jazz Des Jeunes au Théâtre De Verdure, animé par Colson Augustin de Radio Caraïbes. Sorti deuxième, il empocha une prime de 10 gourdes.
Le lendemain, alors que l’on donnait le nom des gagnants du concours, son nom fut cité sur les ondes. Il reçut de ses parents, qui écoutaient la station ce jour-là, une sévère raclée pour avoir traversé à pied et sans autorisation un dimanche soir, tout seul, du Bel Air jusqu’au Bicentenaire ou se trouvait le Théâtre de Verdure. Malgré cette bastonnade, sa décision de devenir artiste était irrévocable et ferme.
En dépit de ses talents, de son caractère humoristique, de sa passion pour la musique car on ne devient pas musicien sans aimer la musique, le Musicien Compositeur n’a pas pu vivre de son art. L’atmosphère de travail, l’inconstance des revenus, le manque de loyauté/solidarité entre musiciens et l’exploitation des promoteurs ont constitué un facteur aggravant pour le « Kombit Kreyol ».

De plus, le métier de musicien c’est un métier particulièrement prenant en fin de semaine et le week-end ce qui pourrait léser la vie de famille. Par ailleurs, malgré ses faibles moyens, il avait l’opportunité de se déplacer pour les tournées et concerts dans divers pays, notamment Paris. Le meilleur souvenir de la carrière de Rodrigue MILIEN remonte à 1983, pendant la tournée qu’il effectua ave Toto en France. Il reçut un accueil chaleureux dès son arrivée à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, où une meute de journaliste le cueillit à sa descente d’avion. Confortablement installé dans une limousine, il fit le tour de la ville Lumière. A la fin de chacune de ses prestations aux petites heures du jour, les fans se bousculaient pour avoir une signature ou une dédicace sur des bouts de papier, des pochettes de cigarettes, des billets de banque.
Il a connu ses deux derniers grands moments de gloire aux cotés de l’un des artistes haïtiens de renom, Wyclef Jean qui a repris son titre “24èd tan”. C’était sa façon de sortir de l’oubli cet artiste de grand talent. 3n mai 2013, le Président de la République d’Haïti Michel Joseph Martelly a rendu hommage à ce polyvalent.
Enfin, il me semble important de parler du DEM (diplôme d’études musicales). En général, il y a différentes formations à suivre pour devenir musiciens. L’orientation vers une carrière musicale se fait dès le lycée, par la préparation d’un baccalauréat L (Lettres et Arts) ou Technique de Musique (mentionnant la spécialité musicale et l’instrument choisi) pour pouvoir ensuite se présenter aux concours d’entrée dans un conservatoire. Chanteur, Compositeur, Acteur, Guitariste prolifique, Rodrigue MILLIEN, le polyvalent, dépasse le cadre d’un simple musicien. N’étant pas musicien salarié des grands orchestres, par exemple, Les Difficiles et Gypsies De Pétion-Ville, l’Orchestre Tropicana d’Haïti, il a laissé des empreintes, des traces ineffaçables qu’aucun jeune artiste haïtien d’aujourd’hui ne peut égaler.
Pour quelqu’un qui n’a pas eu la chance de suivre des cours spécialisés en musique à l’université, Rodrigue est un musicien surdoué. Pour avoir bien maitrisé la guitare, Rodrigue MILIEN peut être classé parmi les plus grands guitaristes du monde entier, y compris George Benson. Prenons pour exemple une musique bien connue de sa discothèque, « kout ba rezidans » dans laquelle, c’est la guitare et son sens de l’humour qui sont l’essence du morceau. Partant du principe « Rendre à César ce qui est à César », si on devrait déceler un prix d’Oscar aux artistes haïtiens en Haïti, Rodrigue MILLIEN serait le premier à l’emporter.

Même s’il n’a jamais connu un grand succès commercial à l’échelle internationale, Rodrigue MILLIEN, excellent compositeur, grand guitariste de talent rare et original, …… Sa musique demeure toujours au musée imaginaire des grands musiciens haitiens. Cette double reconnaissance (d’Haïti Observateur et de l’auteure) permet de saluer son talent et son travail au service de la musique haïtienne et du théâtre local.

Rodrigue Millien et sa Guitare

Rodrigue MILIEN savait faire des heureux. A votre tour de lui rendre la réciprocité. Il a fait danser toute une génération, maintenant il se trouve dans une situation critique, il a un besoin urgent de notre soutien. Ceux qui ont plus de trente-cinq ans se souviennent encore de ses chansons telles « Koutba Residans », « Byen Jwenn, Byen Kontre», « Nécessité », « Dassoman », « Fanm Blofè », « Noces gaté », « Mizè Ti Nèg », « Régété », », Lougawou» et bien d’autres titres qui ont traduit bien des réalités auxquelles nous faisons face tous les jours. Cela fait un bon moment que nous sommes à la recherche d’un autre Rodrigue MILIEN. Impossible de le trouver. Alors ne lui laissez pas éteindre par manque de support. Ne laissez pas passer sa carrière comme une lettre à la poste. Faites quelque chose.

GO CHARLIE


charlie posterI ask the priest
To pray for Charlie Crist
Who will get rid of all rapists
So we the residents in Fort Pearce
Can get justice
And be at peace.

I ask my cat
That I bought at pets mart
Who is very smart
To forgive Rick Scott
For making him fat
By refusing to feed him low fat
By asking him to eat the floor mat.

Rick Scott
Was so hot
He used a baseball bat
To beat my cat
Because the cat
Chew his hat
He bought at KMart
That is shaped like plates mat.

If you are democrat
Vote Charlie Crist
To get rid of Rick Scott
The aristocrat
Who thinks he is as smart
As my fat cat.

Rosie Bourget

11/2/2014

Voter Charlie Crist


Je prie le Christ
Pour que Charlie Crist
Remporte les élections
A condition
Que Rick Scott
Le mangeur de chatte
Aille se faire battre
Pour ressusciter Arafat
Qui détestait Sadat.

Charlie Crist
Est le fils du Christ
Il n’est pas raciste
Ni égoïste
Il opte pour la justice
Sans porter préjudice
Pour combattre l’injustice
Il faut voter Charlie Crist.

Charlie Crist

Rosie Bourget

2 novembre 2014

ÉTIQUETTE, PROTOCOLE ET SAVOIR-VIVRE


Par Rosie Bourget *

parlementaire
Après avoir observé à plusieurs reprises le comportement de certains parlementaires qui, par manque de bienséance et de savoir-vivre, transforment le parlement en une véritable gaguère, une vaste cour de recréation, je juge nécessaire de présenter une rubrique où sont dispensés des enseignements concernant le code de bonne conduite ou comment se comporter en société.
En effet, on a pu relever des attitudes franchement grossières telles que « gratter ou soulever ses testicules, décortiquer son nez, interrompre sans cesse une conversation avec des collègues pour répondre à des appels téléphoniques, parler de sa vie privée, de sa copine, briser les bureaux du parlement, défoncer les portes du bureau d’une ministre » qu’un parlementaire ne peut pas se permettre de faire en pleine séance.

Récemment, on a pu observer des membres de la chambre basse se lançant dans un véritable pugilat, ou proférant des insultes à l’endroit de l’un et l’autre, et provoquant des scènes de violence. Récemment, au cours d’un pareil épisode, le député Fritz Gerald Bourjolly s’est fait marteler des coups de poing par un collègue. On ne sera pas suffisamment éclairé sur les vrais raisons et intérêts de leur intervention, mais qu’ils ne nous parlent plus de morale, (le cas de Mme Pierre-Louis) et autres bons sentiments. Quand à moi, je préfère ne pas écrire ce que je pense des parlementaires lorsqu’ils évoquent de tels sujets.

Dans cette perspective, rien, absolument rien, ne semble pouvoir empêcher aux parlementaires agresseurs de poursuivre leur objectif consistant à la destruction totale des structures sociales établies. En tout cas, on peut se faire une idée de ce que constitue notre Parlement d’aujourd’hui quand on sait qu’il compte dans ses rangs, ou qu’il avaient accueilli dans ses rangs, des repris de justice et des criminels, voleurs de véhicule et de moteur de véhicule, ou encore de pneus. Faut-il alors imputer aux mandants la faute d’avoir fait de mauvais choix pour les représenter ?
PROTOCOLE PARLEMENTAIRE
Les règles de politesse et de civilité constituent un art de vivre en harmonie avec les autres, que la nouvelle génération doit posséder pour s’intégrer à un monde meilleur et progresser dans leur carrière. Il est impossible de mentionner toutes les règles qui gouvernent toutes les situations. Par contre, il faut toujours faire preuve de courtoisie. Des formes usuelles de politesse aux mondanités, en passant par les négociations et le règlement des conflits, cette rubrique vous aidera à communiquer avec élégance. Il est nécessaire de distinguer les notions d’étiquette (formalisme des relations entre particuliers), de politesse ou de courtoisie (égards ou attitudes de respect), de bons usages ou de bonnes manières. Toutes ces notions concernent le comportement entre individus : certaines sont normatives. Le savoir-vivre peut être considéré comme une synthèse des comportements adéquats, il comprend des éléments d’étiquette et de bon usage. Les règles de savoir vivre diffèrent selon les pays et les époques, d’où l’utilité de s’informer sur les usages sociaux. Mais il existe aussi des règles universellement admises.
Le protocole permet d’accorder à chacun le rang et les égards qui lui reviennent en raison de sa fonction et non au regard de ses qualités personnelles ou de ses affinités (personnelles ou politiques). C’est une technique qui permet à chacun de « trouver sa place ». Le protocole, c’est d’abord le bon sens, donc beaucoup de préparation et d’anticipation, et peu de place à l’improvisation. Le protocole n’est qu’une commodité : il n’est pas stationnaire, il évolue avec le temps même s’il reste fondé sur les précédents ; il s’enrichit au fil de l’expérience ; il n’est qu’un recours. Son respect n’est pas un absolu en soi, il permet de trancher les difficultés en cas d’absence d’accord sur une autre solution.

PRÉSENCE DE DIGNITAIRES AUX RÉUNIONS

Lorsque des officiers d’Etat, des maîtres d’arrondissement, des députés de district, des prêtres ou des invités spéciaux sont présents à une réunion, il faut leur prodiguer le respect dû à leur rang. Ils doivent toujours être assis à la place d’honneur. Si un officier d’état, un maître d’arrondissement, un député de district, un prêtre ou un invité spécial arrive après le début de la réunion, l’officier qui préside frappera trois coups de maillet pour indiquer aux membres de se lever, et il demandera au maitre de cérémonie de l’escorter. L’invité prendra ensuite sa place d’honneur. Toutefois, il n’est pas nécessaire de reconnaître d’une manière spéciale un officier d’Etat, un vice-maître suprême, un maître d’arrondissement ou un député de district qui assiste à une réunion de son propre conseil ou de sa propre assemblée à moins qu’il ait été invité d’y assister à titre officiel ou qu’il le demande lui-même. Ceci permet à l’officier en question de prendre part aux délibérations d’affaires de son conseil ou de son assemblée sans compromettre le poste qu’il occupe.

CODE VESTIMENTAIRE POUR LES RÉUNIONS

Celui qui préside devrait, par respect de la dignité de son poste, être proprement et convenablement vêtu. Il doit demander à ses officiers de faire autant. Ainsi, ils indiqueraient aux membres le code vestimentaire à observer.

VISITE DU DÉPUTÉ OU D’UN OFFICIER SUPÉRIEUR

Lorsque le député, le maître de l’arrondissement ou autres officiels de rangs supérieurs doit assister à une activité dans un conseil ou dans une assemblée, il faut assurer qu’il soit informé de la date, de l’heure, du lieu et du but ou encore du genre d’activité, aussi bien que la fonction et autres renseignements pertinents à fournir à d’autres participants au programme. Si les femmes assistent à de telles activités, il faut inviter l’épouse du député d’état. Il faut l’informer du code vestimentaire et prendre les mesures nécessaires pour qu’un comité des épouses la prenne en charge et l’accueille. Il importe toujours d’informer le député et les invités de la table d’honneur du code vestimentaire pour l’occasion.

r_bourget@yahoo.com
MSW (Masters of Social Work)
CSW (Clinical Social Worker)

LA CIGARETTE ÉLECTRONIQUE : EST-ELLE DANGEREUSE POUR LES JEUNES?


Par Rosie Bourget

cigarette electronique
Le principe de l’E-cigarette est né d’une idée d’Herbert A. Gilbert, qui en 1965 a breveté un dispositif qui partage les principales caractéristiques de la cigarette électronique. L’histoire de l’E-cigarette a donc redémarré au début du XXIème siècle. L’invention de l’E-cigarette est attribuée à Hon Lik, pharmacien chinois. Le premier prototype de cigarette électronique utilise une batterie au lithium pour produire l’énergie permettant de vaporiser le glycérol et une solution de nicotine à travers un dispositif piézo-électrique. Le début de chaque bouffée est contrôlé par une soupape s’ouvrant à la demande. La production d’aérosol ultrasonique a depuis été remplacée par un élément chauffant pour les e-cigarettes commercialisées. Le dispositif a d’abord été introduit sur le marché intérieur chinois en mai 2004 en tant qu’aide pour le sevrage tabagique. Ensuite, l’exportation a commencé en 2005-2006, avant un brevet international en 2007. L’efficacité de l’E-cigarette pour le sevrage du tabac n’a pas été montrée.
De nombreuses autorités sanitaires refusent de dire que ce produit est bénéfique pour le sevrage tabagique, en l’absence d’études. Plus récemment, ce produit a été vendu pour être utilisé là où fumer est interdit, mais de nombreux responsables de lieux privés ou publics, tels que les compagnies aériennes, ont pris l’initiative d’y interdire l’utilisation de la cigarette électronique. Aujourd’hui, ce produit est le plus souvent vendu comme une nouvelle alternative aux fumeurs. La cigarette électronique n’est pas chère parce qu’elle n’est pas imposée comme les produits du tabac et parce que récemment de nouvelles cigarettes électroniques jetables ont été commercialisées. Ce produit constitue potentiellement une porte d’entrée à l’utilisation du tabac chez les adolescents en raison d’une baisse des prix de 60 à 100 € à moins de 6 à 10 €. Une présente étude a été conduite pour voir si l’assertion que les e-cigarettes sont devenues un nouveau produit d’initiation au tabac est justifiée ou non.
Quatre fois moins chère que la cigarette traditionnelle, l’E-cigarette provoque, selon les consommateurs, des sensations comparables à l’autre. Coco, pêche ou mangue, on peut choisir son arôme pour accompagner la nicotine. Cette dernière peut être dosée en fonction de ses objectifs : réduire sa consommation de tabac ou viser l’arrêt total. Avec un million d’usagers en France et 7 millions en Europe, l’e-cigarette prend de l’ampleur. Selon une étude des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), sa consommation aurait même doublé en un an chez les collégiens et lycéens américains, 1,78 million de jeunes l’ayant utilisé en 2012.
La CDC a basé son étude sur un questionnaire délivré à 20 000 élèves. L’expérimentation de l’E-cigarette est ainsi passée de 4,7% en 2011 à 10% en 2012. Son utilisation courante a elle (quasiment) doublé, passant de 1,5% à 2,8%. Plus étonnant, la proportion de ceux qui ont vapoté et fumé au cours des 30 jours précédant l’enquête s’élève à 76,3%. Un chiffre qui inquiète les autorités américaines. « La montée de l’utilisation de la cigarette électronique est inquiétante, indique Tom Frieden, directeur des CDC. Car la nicotine que contient la cigarette électronique est une drogue qui entraîne une forte dépendance et de nombreux jeunes qui commencent avec elles, peuvent être condamnés à être dépendants toute leur vie ». Le ministère américain de la Santé estime même qu’il est « urgent de mettre en œuvre des stratégies pour empêcher la publicité, la vente et l’utilisation de la cigarette électronique par les jeunes ». Un grand nombre d’États américains ont, à l’instar de la France, interdit leur vente aux mineurs.
Selon la société française de tabacologie, la cigarette électronique reste moins nocive qu’une cigarette traditionnelle. Son secrétaire général, le Dr Gérard Mathern rappelle que cette dernière contient par exemple du goudron, une substance extrêmement toxique. La cigarette conventionnelle, du fait de sa combustion, crée, de plus, du monoxyde de carbone, un gaz notamment responsable des maladies cardiovasculaires chez les fumeurs. Alors que 90% des nouveaux fumeurs sont des adolescents, rappelle Tim McAfee, directeur du département Tabac aux CDC, «il est urgent de mettre en œuvre des stratégies pour empêcher la publicité, la vente et l’utilisation de la cigarette électronique par les jeunes». Le gouvernement américain devrait annoncer en octobre ses projets de règlementation de la cigarette électronique, les lois étant pour le moment différentes selon les États. Nombre d’entre eux en ont interdit la vente aux mineurs.
En Europe, plusieurs pays dont la France et l’Italie ont fait de même. L’étude des CDC a été réalisée à partir d’un questionnaire délivré à quelque 20.000 élèves, pour un rapport annuel sur les jeunes et le tabac. D’après ce que disent les fumeurs, ce n’est pas un produit inoffensif. Il y a toujours un doute sur sa nocivité à long terme. Si la communauté médicale y était au départ hostile, il semble que le succès rencontré par ce gadget électronique a permis de nuancer les points de vue.
L’essai de la cigarette électronique est en forte expansion chez les adolescents. La majorité de l’initiation chez les 12 et 14 ans se produit chez des non-fumeurs. L’utilisation de l’E-cigarette chez les fumeurs qui envisagent d’arrêter de fumer rapidement était moindre que chez ceux qui n’ont pas l’intention d’arrêter de fumer. L’E-cigarette est utilisée comme un nouveau produit du tabac. Pour éviter cette initiation et cette utilisation en tant que produit d’initiation, il serait beaucoup mieux de réglementer les cigarettes électroniques comme cela est fait pour les autres produits du tabac (ou les médicaments), d’interdire toute promotion et la vente dans les magasins ou sur Internet pour les adolescents de moins de 18 ans. De nouveaux projets de directive des entités concernées sur les produits du tabac ouvreront la voie à d’autres études de la réglementation des produits autres que le tabac qui diffusent de la nicotine. La prévention de l’usage de l’E-cigarette chez les adolescents est nécessaire dans un nouveau règlement.
r_bourget@yahoo.com
MSW (Maitrise en Science Sociale)
CSW/thérapeute (Travailleuse Sociale Clinique)

La Pauvreté : Quel Impact Peut-Elle Avoir sur l’Apprentissage ?


Par Rosie Bourget

Personne ne sort savant du ventre de sa mère. L’éducation est fondamentale pour le bien-être des enfants dans les pays du tiers-monde. C’est un bon moyen pour les aider et améliorer leurs conditions. Le but premier de cette rubrique est d’estimer les déterminants de la scolarisation et surtout de faire le lien avec la pauvreté. En d’autres termes, le niveau de vie, les différences observées entre la scolarisation et le travail des enfants dans les champs et la pauvreté.

la peauvrete et l'apprentissage

La pauvreté ambiante des ménages se conjugue souvent avec certains aspects du sous-développement des pays pauvres pour amplifier les tendances vers une sous-scolarisation des enfants. Dans ces pays pauvres, le marché financier est à l’état embryonnaire, sinon inexistant; l’agriculture est demeurée toujours intensive en main-d’œuvre. Pour plusieurs analystes de l’éducation, l’école est en déclin dans plusieurs pays en développement et plus particulièrement dans les pays de la Caraïbe, d’Afrique au sud du Sahara à cause d’un sous-investissement dans le secteur, d’une inadéquation entre les enseignements dispensés et les débouchés réels de l’économie, des nombreux échecs ; bref d’une absence totale de politiques éducatives dans ces pays.

On distingue trois principaux facteurs qui expliquent les problèmes de l’école, dont les contraintes budgétaires, l’aide internationale et les ressources humaines. En face d’une situation de crise où les pays en développement doivent faire face à d’énormes problèmes de solvabilité dus notamment à la chute des coûts des matières premières (qui raréfient les recettes de ces pays) et à de forts taux d’endettement. Ces politiques en limitant fortement les investissements, au moment où la pression pour la scolarisation s’accroît au sein de la population, ont contribué à une forte augmentation des effectifs (classes surchargées), à une inadéquation des moyens pédagogiques, à un manque de motivation des enseignants souvent mal payés et sous qualifiés.

En ce qui concerne l’aide externe, elle n’a pas été à la hauteur des attentes des gouvernements. Elle reste très modeste au vu des besoins. De plus, les conditions souvent draconiennes d’octroi des financements par les agences ne permettent pas de disposer des ressources au moment des besoins. Enfin, seul un faible pourcentage du corps enseignant serait susceptible de faire face aux responsabilités nouvelles en matière d’encadrement et gestion des cours, d’une promotion d’une pédagogie centrée sur l’élève, de gérance des nouveaux outils pédagogiques offerts par les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Ces différents problèmes ont pour finalité d’amener les parents à extraire leurs enfants du système éducatifs pour les faire travailler dans les champs ou comme vendeurs/ses dans les marchés publics. Ce choix se trouve plus poussé chez les ménages pauvres où les frais de scolarisations constituent en outre des contraintes insurmontables.

Selon les recherches approfondies de l’auteure, en Haïti, la pauvreté influence négativement la scolarisation. Toutes choses étant égales, par ailleurs, les enfants vivant dans les milieux ruraux ont moins de chance que ceux des milieux urbains d’être solarisés. Ainsi, les enfants qui vivent en milieu rural ont 19,7 % de chances de moins que les enfants vivant en milieu urbain d’être scolarisés. Cela s’explique par l’absence d’écoles dans certaines localités ou par la longue distance qu’il faut mettre avant d’atteindre les écoles. D’où l’impact négatif de l’éloignement de l’école sur la probabilité de scolariser les enfants. Le fait que l’école soit éloignée réduit la probabilité de scolarisation des enfants de 86 %, alors qu’elle augmente leurs probabilités de travailler dans les champs de 14,8 %. La présence des enfants de 0-5 ans dans le ménage joue négativement sur la fréquentation scolaire des enfants de 6-14 ans. Ces derniers sont sollicités pour s’occuper des touts petits et dans la société haïtienne, c’est une tâche qui est davantage confiée aux jeunes filles.

Aussi, voit-on que le fait d’être fille se conjugue avec une faible fréquentation scolaire. L’une des principales causes de la mobilité des enfants est leurs participations aux activités socio-économiques des ménages. Ainsi, selon le lien de parenté avec le ménage, les propres enfants de la femme sont plus susceptibles de fréquenter que les enfants confiés ou que les enfants du conjoint.

De manière théorique, on s’entend à ce que le niveau d’éducation des parents et leurs occupations influencent la scolarisation de leurs enfants. Le fait que les parents soient instruits accroît leurs opinions sur l’école, accroît leurs chances d’insertion dans la vie active et donc offre un environnement excitatif aux enfants.

En conclusion, comme on peut s’y attendre, la scolarisation est une fonction croissante du niveau de vie du ménage et une fonction décroissante du travail. Les enfants issus des ménages pauvres ont moins de chances d’être scolarisés que ceux issus des ménages riches. Cependant, mon observation ne permet pas de conclure que le fait d’être pauvre est associé avec une forte propension des parents à envoyer leurs progénitures sur le marché du travail, même s’ils révèlent que les parents aisés rechignent à faire travailler leurs enfants.

D’autres facteurs comme le milieu dans lequel se trouve le ménage ou l’éloignement des écoles sont associés à la sous-scolarisation. Concernant les caractéristiques propres à l’enfant, la scolarisation est affectée par le sexe. Ainsi, les jeunes filles sont moins susceptibles de fréquenter l’école que les garçons. Le coefficient de cette variable sort significatif. De même, le lien de parenté de l’enfant avec le ménage influence sa scolarisation. Les enfants confiés ont moins de chance d’être scolarisés que leurs propres enfants.

r_bourget@yahoo.com
MTS (Maitrise en Travail Social)
Ecrivaine/therapeute

« Haiti, Cent Ans d’Histoire (1915-2015) Et De Gouvernance » (suite et fin)


Un billet de Rosie Bourget et de Claudy B. Auguste

neg mawon

Avec un médecin pour presque 1000 habitants, le président-médecin « élu » en 1957, n’avait-il pas raté sa vocation. Lui qu’on voyait souvent porter une arme à feu pour sa propre protection ou « pou kraponnen » les irréductibles. La présence des matrones était beaucoup plus mises en valeur que des médecins, dans les hôpitaux et dispensaires de la République. Ainsi, même aujourd’hui malgré cette carence constatée, et en dépit du nombre élevé de diplômés des universités étrangères (Cuba, Mexique, RD…), est-il pénible d’assister à la mise à l’écart de beaucoup d’entre eux. L’intégration se fait aux compte-gouttes.

L’haïtien, en lui-même, est de nature paisible. Il danse quand il devrait pleurer. Il chante quand il devrait parler. Il est comme un ruisseau suivant tout droit sa course vers l’embouchure. Si des directives de déviation lui sont données, il épouse la forme de la courbe. A l’arrivée d’un prêtre au pouvoir, l’homme haïtien avait toutes les possibilités, selon le cri d’alarme lancé, de vivre en parfaite harmonie avec ses frères et de renforcer notre devise. Mais tout le contraire. Le prêtre fit déposer l’écharpe présidentielle dans un « layé » comme pour dire qu’un démon se trouve désormais au contrôle. Et des preuves n’en manquent pas…Tout par lui, et avec lui.

Réforme agraire, là où le bas blesse. Dessalines a payé de sa peau de plusieurs balles, pour avoir osé. L’agronome au Palais, en fin du XIXème pouvait-il faire mieux. Pourtant, ils (son équipe) répètent à satiété qu’Haïti est un pays essentiellement agricole. N’était-il pas à sa place pour passer de mots à la réalité. L’art de diriger n’est pas donné à tout le monde. Préval avait passé 10 ans au pouvoir, il avait essayé un programme de réforme agraire qui n’a rien apporté de positif comme résultat. Il y a ce qu’on appelle le “MAFETOU”, “Je peux le faire aussi” Gouverner en Haïti c’est juste donner l’impression qu’on fait quelque chose. En d’autres mots, (make believe).

Quand on regarde la gamme des différents secteurs, production et distribution des vivres, hygiène, santé et habitat, disponibilité en eau potable, conditions de travail, surtout pour les femmes, durée de la vie, et autres indices sociaux et économiques, le tableau d’ensemble qui se dégage est décevant, soit qu’on le considère en lui-même, soit qu’on le compare aux données correspondantes des pays plus développés.

Et ce n’est peut-être pas le mot le plus approprié pour décrire l’exacte réalité, en ce sens qu’il peut donner l’impression d’un phénomène stationnaire. Il n’en est pas ainsi. Dans la marche des pays développés et en voie de développement, on a assisté, ces dernières années, à une vitesse d’accélération différente qui contribue à augmenter les écarts, de sorte que les pays en voie de développement, spécialement les plus pauvres, en arrivent à se trouver dans une situation de retard très grave.

Enfin, dans le tumulte des ambitieux voulant gravir les perrons inexistants depuis le 12 janvier 2010, du Palais National, surgit un musicien-chanteur. Il a tous les mérites, quitte à l’admettre. Aucun de ses prédécesseurs n’a appliqué mieux que lui un savoir-faire. En trois ans au pouvoir, six (6) carnavals, dans un pays frappé d’un deuil meurtri en 2010 avec un taux de croissance alarmant, et un taux de chômage grandissant, sont organisés.

L’autre symptôme, commun à la plupart des pays, est le phénomène du chômage et du sous-emploi. Qui ne se rend compte de l’actualité et de la gravité croissante d’un tel phénomène dans un pays comme le nôtre ? S’il paraît alarmant dans les pays en voie de développement, avec leur taux élevé de croissance démographique et le grand nombre de jeunes au sein de leur population, dans les pays de fort développement économique les sources de travail vont, semble-t-il, en se restreignant, et ainsi les possibilités d’emploi diminuent au lieu de croître.

Ce phénomène, avec la série de ses conséquences négatives au niveau individuel et social, depuis la dégradation jusqu’à la perte du respect que tout homme ou toute femme se doit à soi-même, nous invite, lui aussi, à nous interroger sérieusement sur le type de développement réalisé en Haïti au cours de ces vingt-huit dernières années (1986-2014).

Si élections, il y en aura, il reste aux votants maintenant de combler le parlement de plus de musiciens possibles, qui, par la multiplication et l’organisation de réjouissances populaires, donneront un sens à leur existence. Et ainsi balance l’alchimie de leur vie.

Et les mamelles de la diaspora ne produiront pas toujours du lait en quantité suffisante, qu’on se le dise. Qu’ils le sachent. Mais heureusement qu’il existe encore des visionnaires pour venir avec des lanternes, et s’il le faut les allumer en plein jour du midi, pour nous éclairer les idées, nous ouvrir les yeux. Ils nous diront que l’été n’est jamais permanent, et sans le vouloir et le chercher, arrive toujours l’hiver. Et à Jean de La Fontaine dans « La Cigale et la Fourmi » de tirer des conclusions alarmantes qui peuvent gouverner notre vie, si, bien sûr, nous le voulions bien:

« La Fourmi n’est pas prêteuse :
C’est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
Vous chantiez ? j’en suis fort aise.
Eh bien! dansez maintenant.

Pour une Haïti prospère, mettons de côté nos égos et le fanatisme. Enterrons la hache de guerre afin que le pays puisse finalement renaitre de ses cendres. Cessons de pratiquer la Loi du Talion, « Œil pour œil dent pour dent », qui apparaît en 1730 avant JC dans le code d’Hammourabi, alors roi de Babylone. Arrêtons de répéter à longueur de journée comme des « jacots », « l’haïtien est le premier Peuple Noir indépendant dans le monde», une indépendance qui ne vaut pas grand-chose, qui ne nous sert prèsqu’à rien, sinon qu’augmenter notre misère. Et qu’ « Haïti est un pays essentiellement agricole » alors que nous ne faisons rien pour développer l’agriculture. Même le citron, la banane…, c’est le pays limitrophe (Saint Domingue) qui nous les procure. N’est-ce pas une HONTE, pour un pays essentiellement AGRICOLE ? De quelle agriculture parlons-nous lorsque le peuple meurt de faim, mange de la boue ?
Puisqu’il y a une carence d’homme ayant la compétence requise pour diriger le pays, par conséquent, il est, en toutes circonstances, impératif de solliciter l’aide des professionnels de toute tendance afin d’éviter qu’Haïti s’effondre davantage dans la médiocrité.
Si l’on pourrait vivre dans un monde différent, dominé par le souci du bien commun de toute l’humanité, c’est-à-dire par la préoccupation du «développement spirituel et humain de tous», et non par la recherche du profit individuel, la paix serait possible comme fruit d’une «justice plus
parfaite entre les hommes».

r_bourget@yahoo.com
(MSW) Masters of Social Work
Auteur
Claudyauguste@gmail.com
Romancier

« Haïti, Cent Ans d’Histoire (1915-2015) et de Gouvernance » (première partie)


Un billet de Rosie Bourget et de Claudy B. Auguste

ColombNouveauMonde

Fin de juillet de l’année 1915, régnaient des moments de tension les plus intenses qu’a connus Haïti, au tout début du XXème siècle. Deux présidents assassinés en un seul jour. Le 27 juillet 1915, mort de Vilbrun Guillaume Sam et d’Oreste Zamor, le même jour. Ce dernier, Emmanuel Oreste Zamor, Président d’Haïti de février à octobre 1914, est assassiné au pénitencier de Port-au-Prince où il était détenu. L’assassinat de Roger Lafontant, en 1991, n’a pas fait l’histoire. Puis l’enceinte d’un consulat violé. Le Président Vilbrun Guillaume Sam, qui, à la suite de troubles graves dans le pays, s’était réfugié à la Légation française, en est extirpé et lynché par une foule hostile qui traîne son cadavre à travers les rues de Port-au-Prince. La dernière goutte d’eau transvasée fut de trop.

Un siècle plus tard, comme aurait pu si bien dire l’Honorable Député « Yes, I ya », nous célèbrerons dans la joie cet anniversaire au Champ-de-Mars. Carnaval des Fleurs, version 4 oblige. Probablement. Notre bien-aimé patrie qui patauge encore dans une misère accrue et un sous-développement inhumain et dégradant, vu l’absence immédiate d’infrastructures urbaines, en Cent Ans d’histoire, fut dirigé par des Hommes de Droit, des Généraux, un médecin, un prêtre, un agronome, un musicien-chanteur à succès…Toutefois la plaie rongeant le pays, pas aucun d’entre eux, pour ne pas dire tous, n’a jamais été touchée directement du doigt. « Maleng nan gwo anpil ».

Les responsables chargés de la gestion de nos villes négligent cet aspect de la vie urbaine, et parfois même y contribuent énergiquement. Et comment expliquer ou accepter que les villes restent ainsi, chargées et débordant de détritus, entourées d’ordures diverses, et cela même dans les quartiers les plus huppés et les plus chics ? Nos villes sont tellement sales qu’on ne fait même plus attention à tous ces déchets qui encombrent nos avenues et nos rues. Nous ne remarquons cela que quand les employés des services urbains de propreté et d’autres entités entrent en grève et laissent des monticules, des montagnes de détritus salir et polluer l’espace urbain… C’est un peu comme si l’on avait commencé à admettre un seuil minimum de saletés dans les rues…

D’autres problèmes peuvent être relevés dans cette belle nation qui est la nôtre, comme par exemple la question du respect du Code de la route, du comportement des piétons et de leur relation avec les règlements de circulation. Les conducteurs d’engins (autos, bus, motos…) ne respectent pas les passages protégés, mais il faut reconnaître que les piétons non plus ne leur marquent aucun intérêt.

Certes, il s’agit d’un problème de comportement des uns et des autres, mais cela peut également s’expliquer par le manque d’infrastructures et/ou par des installations défaillantes. Le propos ici n’est pas de minimiser ou de ne pas reconnaître la responsabilité des piétons dans leur attitude peu ou pas citoyenne, mais de rappeler que la faute incombe aussi aux responsables urbains qui ne veillent pas assez à assurer et aménager ces espaces de marche.

Nous ne pouvons donc reprocher aux seuls citoyens de ne pas se déplacer sur les trottoirs car ces derniers, dans la plupart des cas et quand ils existent, sont déjà encombrés par ces choses que nous connaissons tous (condoms, haillons, matières fécales, voitures abandonnées…), bien qu’il faille aussi admettre ce curieux comportement des piétons consistant à marcher en parallèle d’un trottoir, parfois même à quelques mètres, sur la chaussée.

Reprocher aux gens leur manque de civisme est une chose pourtant essentielle car ce civisme est bien souvent, trop souvent, étranger à l’esprit des haïtiens. Exhorter les citoyens à modifier leurs habitudes est aussi une chose fort recommandable et recommandée car cela entre dans le cadre de la sensibilisation. Mais il est aussi très important de réaliser les infrastructures nécessaires pour encourager les populations à se montrer plus respectueuses des règles, et des trottoirs.

Et puis, une autre question d’importance, les aménagements de ces trottoirs… en Haïti, être une personne aux besoins spécifiques est un véritable calvaire. La plupart des trottoirs, pour ne pas dire presque tous, sont conçus sans pentes pour fauteuils roulants ou poussettes pour bébés. Il existe même certains trottoirs difficiles à emprunter par des personnes disposant de toutes leurs aptitudes physiques, eu égard à leur hauteur inexpliquée et inexplicable. Les architectes urbanistes, les administrations, ne pensent-ils donc pas, pensent-ils donc si peu, aux personnes handicapées ou aux jeunes mamans avec leurs nourrissons, c’est-à-dire ces personnes qui ont besoin d’aménagements dédiés ? Une question importante, que les édiles et les ingénieurs municipaux devraient plus et mieux prendre en considération.

Autre chose, les espaces réservés (si par hasard il y en a) aux « parkings » pour personnes handicapées ou à mobilité réduite. Dans des supermarchés et des édifices publiques, de tels emplacements seraient prévus et surmontés d’un écriteau portant cette belle et intéressante mention : « Si vous voulez prendre ma place, prenez donc aussi mon handicap ». Des gardiens seraient même prévus pour empêcher les personnes sans handicap de garer leurs véhicules à ces places réservées.

Voilà donc une heureuse initiative que nos responsables urbains seraient bien inspirés de suivre, en appliquant la logique et le processus suivants : aménager ce qui doit l’être là où il y a lieu de l’être, puis sensibiliser les gens à respecter ces aménagements et, enfin, entreprendre les actions nécessaires pour les inciter à modifier leurs comportements. La décision du propriétaire montrerait que telle chose est très aisément concevable, même si elle doit prendre du temps avant d’entrer réellement en application et d’être respectée par tous.

La gestion des villes requiert une vision stratégique sur ce que nous voulons être à moyen et long terme. L’évolution des attitudes de chacun et de tous, le changement des modes de vie prend naissance de ce type de détails.

Les hommes de loi, tels les présidents Borno, Roy, Vincent…Jonassaint, Boniface Alexandre…ne se sont pas penchés sur une vraie réforme du système judiciaire du pays. Ou n’ont-ils pas voulu ou c’était loin de là leur mission. Quelle mission! Sommes-nous encore au fond d’une gouffre? Des lois, arrêtés présidentiels, arrêtés communaux datant du IXX ème siècle, sont encore aujourd’hui en vigueur. Parlant des militaires, par force de garder un statu quo en refusant d’envoyer l’armée protéger les frontières, ils ont travaillé à sa perte. Une si belle institution hiérarchisée. Haïti dont la superficie terrestre est deux fois moins inférieure à celle limitant ses hautes mers, avait de quoi se doter d’une marine forte. Mais l’armée était beaucoup plus forte dans la répression de manifestants pouvant les empêcher de faire et de défaire des gouvernements…à suivre.

r_bourget@yahoo.com
(MSW) Masters of Social Work
Author
Claudyauguste@gmail.com
Journaliste/Romancier(Ania La Princesse)

UN DICTATEUR QUI A MIS SON PAYS À GENOUX EST MORT


Par Rosie Bourget et Claudy B. Auguste

funerailles de jean-claude Duvalier
De Staline en Russie, des Duvalier en Haïti à Pinochet au Chili, il y a au moins une chose que nous ayons appris des dictateurs. Malgré les choses terribles qu’ils font souvent envers leur peuple, leur passage au pouvoir a un impact significatif sur la vie de leurs victimes.
Mais pourquoi appelle-t-on le bras de fer Jean-Claude Duvalier « l’ex-dictateur » ? « Once a criminal, always a criminal », un criminel reste un criminel. Les exilés, les soi-disant prisonniers politiques torturés à Fort dimanche, les images sidérantes montrant le dictateur « Baby Doc » jetant des billets de 2 à 50 gourdes à la foule depuis les fenêtres de sa Mercédès # 1 marqueront à jamais les esprits de ses victimes.

Jean-Claude Duvalier, arrivé au pouvoir dans les conditions que nous connaissons, avait toutes les chances de faire de notre pays une vraie perle des Antilles. Il était aimé, adulé par la population qui voyait en lui une rupture avec les méthodes expéditives qu’utilisait son père pour faire taire les opinions contraires.

Si les faucons du régime qui s’appuyaient sur la présence de sa mère, n’étaient pas trop présents dans les couloirs de l’administration, il aurait été passé pour l’un des plus grands présidents qu’Haïti n’ait jamais connus. « Fils authentique »? Il n’était pas de notre monde. Il a connu la gloire à sa naissance. Fils d’ancien ministre et de président de la République.

Accusé d’avoir détourné plus de 100 millions de dollars de fonds publics lorsqu’il était au pouvoir avec son ancienne épouse, le dictateur, criminel notoire haïtien Jean-Claude Duvalier ci-devant «Baby Doc» pour les intimes qui a régné de 1971 à 1986 et décédé samedi 4 octobre 2014 dans son pays natal Haïti à 63 ans d’une crise cardiaque, dit-on, provoquée en partie par une tarentule mordre.
Manipulable et manipulé, Jean-Claude Duvalier prend les rênes du pouvoir en Haïti à 19 ans en 1971, à la suite de la mort de son père le Dr. François Duvalier qui était à la tête du pays depuis 1957. Au début de sa présidence, de 1973 à 1975, Jean-Claude Duvalier prône la fraternité. Mais très rapidement cette tentative de prédicateur a pris une autre ampleur, le régime a changé de ton. Dès les années 1980, une mouche a piqué le dictateur qui brusquement a changé son fusil d’épaule.
Alors que la justice haïtienne venait d’ordonner, il y a quelques mois, une enquête sur les crimes contre l’humanité imputés à l’ancien dictateur, il est décédé sans avoir été juge. À l’issue de cette enquête, la décision devait être prise de poursuivre ou non l’ancien dictateur. Depuis son retour, de nombreuses plaintes avaient été déposées contre lui, pour arrestations illégales, torture, emprisonnement et exil forcé de ses opposants, mais aussi détournements de fonds. Aucun procès n’avait pu être organisé jusqu’à date. Le people a raté la chance de trouver justice.
La Radio Nationale, inaugurée en 1978, avec comme pour premier directeur, le professeur Rémy Mathieu, annonçait la détente. Les abus des militaires et des makouts étaient fréquemment dénoncés. Mais les vautours, vieille garde de l’avant-veille de la Révolution de 1957, s’il en était vraiment une, voyaient cette ouverture « démocratique » d’un mauvais œil. Silvio Claude en a pris le devant pour former le PDCH. Ses ennuis ont commencé avec l’étau qui se resserrait.

L’Administration Carter exigeait des réformes. Elle parlait d’élections et Duvalier lui donnait des préoccupations par le relâchement de nos côtes. Les boat-people envahissent la Floride. Carter perd les élections. Les Duvaliéristes ont salué l’arrivée des républicains à la Maison-Blanche. Mauvais calcul. Les menaces du spectre du communisme, le leitmotiv du régime, ne font plus peur aux Américains. Ils exigent une alternance politique. Vatican fait le jeu. Jean-Paul II négocie le Concordat de 1860. Jean-Claude Duvalier y renonce. Crétinisme qu’il est. Le pape autorise son mariage religieux avec une divorcée et il fait brièvement escale à Port-au-Prince. Ernest Bennet fait concurrence aux Brandt.

Arrivé en 1985, il a attendu trop longtemps pour amender la Constitution, puis après une séance-marathon où « la Chambre J’approuve » acquise à sa cause, le principe d’un Premier-Ministre fut accepté. Trop tard. Gonaïves, toujours à l’avant-garde, demande la tête du chef. Le chef des Tontons Makout, le chef Suprême.
Dès les années 1980, la presse est censurée et les exactions des « VSN », Volontaire de la Sécurité Nationale, une milice qui faisait déjà régner la terreur en Haïti sous la présidence de son père se perpétuent. Des milliers d’opposants sont torturés et massacrés. Dominant un peuple totalement muselé, le plus jeune chef d’État au monde circule librement en toute impunité au pillage des ressources de son pays.
Jean-Claude Duvalier et sa distinguée ancienne épouse la fameuse Michèle Bennett sont accusés d’avoir détourné plus de 100 millions de dollars de fonds publics lorsqu’ils étaient au pouvoir. Ces détournements laissent le pays exsangue et provoquent, dès 1984, les premières émeutes de la faim.
Dès l’annonce du décès du dictateur par la ministre de la Sante Publique, Mme. Florance Duperval, le peuple haïtien se sent soulager que le dictateur ne soit plus de ce monde, du coup, il éprouve un grand regret qu’il n’ait pas pu répondre de ses crimes devant la justice. Les auteurs de ce billet présentent leurs sincères sympathies à tous ceux qui ont subi les arrestations arbitraires, les tortures, la déshumanisation, l’emprisonnement, leur détermination de lutter pour obtenir justice. Aussi, aux individus qui ont porté disparus sans que personne n’ose poser de questions pour savoir si ces citoyens avaient été arrêtés, tués ou si, par chance, ils avaient pu prendre l’exil. Nous profitons de la mort du dictateur pour rendre hommage à ces personnes disparues. Étant ambassadrice de la justice sociale, l’auteure (votre servante) éprouve le regret que Duvalier ne puisse pas répondre de ces crimes commis sous son régime.
Certes, on ne se réjouit pas de la mort de quelqu’un. Qu’il soit un dictateur ou une personne de calibre Mère Theresa, c’est quand même un humain. Sur les réseaux sociaux, on pourrait constater que certains internautes ont insulté sans ménagement Jean-Claude Duvalier, et ont pris un vilain plaisir à se réjouir de son départ impromptu. Il n’y a pas de doute que Jean-Claude Duvalier est un criminel notoire, personne ne peut l’ignorer. Y compris le détournement de fond effectué par sa famille et des aides versées à l’État haïtien sous le couvert d’œuvres sociales. Cependant, il reste et demeure un président qui a marqué l’histoire d’Haïti à sa manière. Donc, étant donné son statut d’ancien chef d’État du pays, il a droit à des funérailles officielles/nationales. L’annonce du décès de l’ancien dictateur nous laisse un goût amer. Parti trop tôt pour l’au-delà, une chose est sûre, le tyran du siècle ne sera jamais puni par la justice pour les exactions commises par son régime.
Duvalier est lâché et devient un objet indésirable. La France, le tombeau des dictateurs lève son petit doigt. Elle veut sa part du gâteau. Est-ce que la mort de Jean-Claude, finalement, fera taire toutes les passions, toutes les haines du régime. Qui va-t-on juger maintenant? Qui paiera pour eux? Verrons-nous encore en Haïti des régimes duvaliéristes sans les Duvalier?

Monsieur le président à vie, son excellence Jean-Claude Duvalier. Nous aurions souhaité que votre départ soit léger si vous aviez eu le temps de faire appel à votre conscience pour voir ce que vous auriez pu faire pour le pays et pourquoi vous ne l’aviez pas fait. Aujourd’hui, vous faites face à votre Juge. Le Grand, le Vrai SUPREME. LUI, il est A VIE. ETERNEL. C’est par LUI que tout pouvoir vous a été donné.

En vous rappelant Monsieur le Président à Vie, qu’on meurt partout, A Fort-Dimanche, au Pénitencier National, dans les Casernes Dessalines, à Fort Lamentin, au Cafeteria, au Palais National, à Cité Soleil, à Sainte-Hélène, à Raboteau, à la Fossette, à la maison, au lit chez des amis…Les Sansaricq meurent, les Benoit, les Duvalier aussi (père et fils). Pour la patrie et pour contrecarrer la dictature mourir est beau, alors vous voyez, nous mourrons tous, et ceci sans exception. La mort n’épargne personne, disons mieux, personne n’est au-dessus de la mort.

Que l’on soit Président à vie, Président d’une vie, simple citoyen, prisonniers politiques, opposants, journalistes, artistes engagés pour ne citer qu’eux, on meurt quand même. Tout comme vos victimes, que votre âme repose en paix Monsieur le Président à vie ! Que la paix et la fraternité règnent au sein de nos frères haïtiens que vous aviez divisés pour mieux régner ! Qu’ils soient capables de vous pardonner pour leur avoir fait souffrir ! Que la terre vous soit légère !

r_bourget@yahoo.com
claudyauguste@gmail.com

The Three Acronyms: Islamic State “IS” vs “ISIS” vs ISIL


By Rosie Bourget

Which one means what? Which one does what? The group itself declared in June that it wants to be known as the “Islamic State.“ So what is the difference between the three acronyms, and why does each one of them carries such political resonance? Why do government officials prefer “ISIL”?

The letter “I” has become so popular nowadays, in order to keep up with it, one wonders if one shouldn’t go back to preschool in order to update his/her A B C’s. First we had IPod, IMac, and then IPhone, IPad, IWatch; now we are dealing with IS, ISIS and ISIL. With so many “I” with different meaning, there are tons of reasons to be confused.

The Islamic State of Iraq and Syria (ISIS)

The group began as a splinter from the terrorist group al Qaeda. The original name it in Arabic was Al-Dawla Al-Islamiya fi al-Iraq wa al-Sham. Or the Islamic State of Iraq and al-Sham. The term “al-Sham” refers to a region stretching from southern Turkey through Syria to Egypt (also Lebanon, Israel, the Palestinian territories and Jordan.) The group’s stated goal is to restore an Islamic state, or caliphate, in this entire area. The town of Levant, just outside of Bangor, Maine, was named for the Middle Eastern region back in 1813. Shamis also a contemporary nickname for Damascus, the Syrian capital; but modern-day Syria is called suriya.

The Sandard English term for this territory is “the Levant,” which is broadly why Mr. Obama and Mr Cameron, the British Prime Minister, use the acronym “ISIL.” Nonetheless, some in the US media claim that the president is using “ISIL” to avoid using the word “Syria,” which is what the “S” stands for in ISIS. They say that talking about “attacking Syria” is tricky for the US government, after Mr. Obama refused to send troops into the country to intervene in the civil war against President Bashar al-Assad. Moreover, U.S. officials use ISIL instead of ISIS to emphasize the group’s goal to expand its influence beyond the borders of Syria and Iraq. And adding to the controversy is an American woman called Isis Martinez, who has petitioned the American media to try and persuade them to avoid the use of her first name.

President Obama authorized airstrikes against ISIS at the beginning of August to protect areas ISIS is trying to take over. Shortly after the first airstrikes, the group executed American journalist James Foley. They also executed American journalist Steven Sotloff.

The Islamic State of Iraq and the Levant (ISIL)

The undefined region around Syria is historically referred to as the Levant; it includes Syria, Lebanon, Israel and Palestine plus Jordan. This name shows that the militants want their area of control to go beyond Iraq. The Obama administration has said that it uses the acronym ISIL As it believes the word “Levant,” which is what the “L” stands for, to be a more accurate translation from the Arabic name.

Islamic State

The militant group announced in June that they were dropping the last two letters of their acronym and instead should be referred to as just “Islamic State”. However, in reaction to this, leading Muslims have called for the name to be altered to discourage people from joining it. “It is neither Islamic, nor is it a State” The group has no standing neither with faithful Muslims nor among the international community of nations” the letter signed by the Islamic Society of Britain and the Association of Muslim Lawyers said.

The militant group was established by the Jordanian national Abu Musab al-Zarqawi in 1999 when it was initially known as Jama’at al-Tawhid wal-Jihad. It then became known as “AL Qaeda in Iraq” after becoming part of Osama bin Laden’s network in October 2004. Since then, the group has operated under numerous guises until its current leader, AbuBakral-Baghdadi, officially declared it had set up an Islamic State across parts of northern Iraq and Syria on
June 29, 2014.

With so much going on around the world, Ebola in West Africa, Chikungunya in the Caribbean, ISIS, ISIl, IS in the Middle East…it would not hurt to conclude this article with a humoristic note by saying: I can see the difference now. Even though I don’t know much about ISIS, I care less about IS, I don’t give a damn about ISIL. Therefore, I pass and I rest my case. So, I will see you soon to talk more about IBama’s response to ISIL. You know what I mean?

isis islamic state

r _ b o u r g e t @ y a h o o.c o m
MSW (Masters of Social Work)
Therapist