Comment penser par vous-même ?


Par Rosie Bourget

Pensez-vous par vous-même ? Qui a le droit de vous empêcher d’utiliser votre matière grise ? À un moment où les médias survolent à une vitesse supersonique, disons mieux, de façon rapide et superficielle, et l‘Internet en pleine croissance, nous sommes soumis à tant d’influences externes qu’il peut être difficile de savoir qui nous sommes et quand nous pensons par nous-mêmes. À moins que vous ne soyez une personne très consciente et éclairée, ce qui veut dire, au sens figuré, être en état de discerner le vrai du faux, vous ne savez probablement même pas quand votre pensée n’est pas la vôtre. Ce n’est pas que toute influence extérieure soit mauvaise ou nuisible à la formation de vos propres opinions, mais être incapable de penser par vous-même peut vous rendre malheureux, au mieux, ou au pire une marionnette de la programmation de quelqu’un d’autre.

Certes, nous sommes tous nés dans des sociétés ou des cultures où les normes et coutumes sont déjà établies. Pour la plupart, nous n’avons d’autre choix que de nous conformer à ce qui est déjà en place. Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, cependant, cela peut être contrôlé si nous acceptons tout aveuglément et ne remettons jamais en question le statu quo. Est-ce à dire que toutes vos idées peuvent être originales et contraire à tout le monde ? Pas du tout. Il ne faut pas non plus être argumentatif pour être provocateur ou se démarquer. Penser par vous-même signifie que toutes les opinions que vous aurez seront bien pensées et proviendront d’une position d’investigation approfondie et d’analyse réfléchie. Cela signifie choisir de ne pas compromettre les faits dans un souci de consensus ou de s’intégrer. Ce n’est pas différent de la pensée critique, il englobe simplement un éventail plus large de choix et de prises de décision dans votre vie.

Conseils pour penser par vous-même

Développer un fort sentiment de soi. Sachez qui vous êtes, ce que vous voulez et ce qui vous convient le mieux. Ne laissez pas les autres, en particulier les sociétés de marketing et les médias vous dire à quoi vous devez ressembler, comment vous devez vous sentir et de quelle manière vous devez agir. Faites comme bon vous semble. Cultivez vos propres goûts et profitez de vos préférences.

Soyez bien informé. Rassemblez autant d’informations que possible sur un sujet avant de vous faire une opinion. Développez vos ressources mentales en lisant, en observant et en vous écoutant. Prenez ensuite le temps de réfléchir et d’évaluer. Recherchez des solutions et des résultats à une situation sous autant de perspectives que possible. Déterminez les avantages et les inconvénients. Engagez-vous dans un entretien positif avec vous-même. Y a-t-il d’autres possibilités ? À qui cela pourrait-il nuire/ bénéficier ? Quelles en sont les conséquences potentielles ? Identifier les biais possibles. Êtes-vous indûment influencé par votre culture, votre éducation ou les opinions des autres ? Êtes-vous juste et ouvert d’esprit ? Souvent, nous prenons de mauvaises décisions parce que nous partons du mauvais principe. Si nous prenons le temps d’évaluer et de juger sur la base de ce que nous observons de première main plutôt que sur ce que nous avons été amenés à croire, nous pouvons arriver à une conclusion plus appropriée et pratique. N’agissez pas sous la pression, la peur ou la culpabilité. Ayez le courage de défendre votre prise de position en évitant toute confrontation. Lorsque vous êtes en mesure de penser par vous-même, vous développez la confiance en soi et la confiance en vos capacités, vous atteignez un plus grand sentiment d’accomplissement, vous élargissez votre esprit et augmentez votre puissance cérébrale, vous gagnez le respect des autres en défendant ce en quoi vous croyez et en étant original, vous êtes plus bien imbu et attentif à ce que les médias essaient de vous vendre ou de vous faire avaler. Ne laissez personne vous imposer sa forme de pensée et vous décourager à réfléchir par vous-même. Le futur de notre société reste dans la capacité de chaque citoyen à pouvoir et vouloir penser par lui-même. Alors, soyez vous-mêmes, soyez réel, et surtout, apprenez à penser par vous-même, si vous ne le faites pas, d’autres le feront pour vous.

r_bourget@yahoo.com

poète/écrivaine

Maitrise en travail social

PARLER DE SEXE A VOTRE ENFANT : un sujet très complexe


Haïti-Observateur 29 janvier – 5 février 2020

Par Rosie Bourget

Pour mieux me faire comprendre, je me permets d’introduire mon billet en commençant par ce vieil adage. Un proverbe anglais affirme que la curiosité perdra le chat. Le père de l’expression est Eugène O’Neill qui a dit, dans sa pièce Different :”Curiosity killed a cat”, la curiosité a tué un chat. En effet, la curiosité du chat le pousse à se mettre en danger mais il ne peut pas résister au désir d’aller explorer un lieu fermé, très mystérieux comme un trou dans un arbre, un sac en papier, une valise ouverte, un placard ou un réduit où il risque d’y rester enfermé. Il en est de même pour un enfant curieux.

Que répondez-vous à votre enfant lorsqu’il vous demande « d’où viennent les bébés. » ? Cela ne doit pas vous étonner, au contraire, vous devez être enchanté du fait qu’il ait le courage de vous engager dans un débat sur la sexualité, car ses questionnements peuvent porter sur des choses qu’il a vues ou entendues ou sur des situations qu’il vit.  Il n’est pas toujours facile de parler de sexualité avec son enfant. Pourtant, la sexualité fait partie des mille et une questions des tout-petits. Ils veulent savoir d’où ils viennent et comprendre ce qu’ils vivent et ressentent. C’est une curiosité naturelle qui fait partie de son développement. Discuter de la sexualité devrait faire partie intégrante de l’éducation que vous leur donnez.

«Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour parler de sexe aux enfants», explique la psychologue clinicienne, Dr. Samantha Miller. Et n’attendez pas une éternité, pensez à aborder le sujet tout au long de leur développement. Si vous attendez le grand moment, poursuit-elle,-vous perdrez l’opportunité de socialiser votre enfant selon vos valeurs. Que vous parliez à un enfant ou à un adolescent, vous devez le faire à un âge et d’une manière approprié au développement. Il faut toujours répondre aux questions de votre enfant, même si vous devez lui dire que vous lui parlera de cela une autre fois. C’est votre moment de parentage d’or. Et surtout ne faites pas marronnage ni détourner le sujet, car il va obtenir les informations quelque part.

Si vous ne pouvez pas être calme et très détendu lorsque vous parlez de sexualité avec votre enfant, au moins soyez sincère. Les enfants peuvent voir à travers toute tentative de couvrir votre malaise, ou votre embarras. Mais ne laissez aucune apparente sophistication de la part de votre enfant vous dérouter.  Ne répondez pas aux questions qui n’ont pas été posées et ne parlez pas de sexe comme un adulte jusqu’à ce que votre enfant puisse le comprendre comme un adulte. Le but est de l’aider à apprendre à son rythme et à ne pas gêner.

Aussi complexe que parler de la sexualité à un enfant puisse paraitre, ce n’est vraiment pas aussi difficile qu’on pourrait le penser. Il n’est pas nécessaire de tenir un séminaire officiel sur les oiseaux et les abeilles. Vous enseignez déjà à vos enfants comment prendre soin de leur corps et respecter celui des autres, et cette conversation est si facilement liée à une conversation sur la sexualité. Fort souvent, certains parents se lancent dans ce débat  sans le savoir.

Il est important de signaler que certains enfants ne posent jamais de questions au sujet de la sexualité. Ils ont toutefois besoin de la même information que les autres. Profitez des situations de la vie quotidienne pour discuter de sexualité avec votre enfant. Par exemple, aidez-le à se poser les bonnes questions lorsque vous lisez une histoire ou regardez un film ensemble. Soyez attentif à ses réactions. Posez-lui des questions pour savoir comment il voit les choses.

r_bourget@yahoo.com

Maitrise en travail social

Poète/écrivaine