Il n’est pas surprenant d’observer le transfert de certains phénomènes, comme celui de l’intimidation, dans le monde virtuel. Lorsque l’on parle de cyber intimidation, on fait référence à ces gestes d’intimidation que l’on observe en utilisant des moyens technologiques (sur Internet, sur différentes plates-formes : courriel, texto, blogue, site de réseautage, réseaux sociaux, site de clavardage, forum de discussion, site internet, jeux vidéo en ligne, et la messagerie instantanée pour intimider une personne à répétition ou la harceler). Elle peut avoir des conséquences désastreuses pour les personnes qui en sont victimes et c’est pourquoi dans certains pays, particulièrement dans des écoles nationales, la loi interdit certains comportements.
Ces gestes de cyber intimidation peuvent prendre diverses formes : courriels menaçants, piratage d’un compte, vol d’identité, envoie de messages haineux ou de menaces, affichage de contenus photos ou vidéos compromettants ou ayant été modifiés, création de site internet pour nuire à la réputation d’une personne, etc. Bien que ce soit une forme d’intimidation particulière, ce que l’on doit retenir c’est que malgré que le geste soit posé dans le monde virtuel, les effets se font bien sentir dans la réalité. Le jeune qui en est victime en subira les répercussions à l’école ainsi que dans plusieurs autres sphères de sa vie.
C’est dans les années 70 que le Norvégien Dan Olweus, professeur de psychologie à l’université de Bergen, analyse le «school bullying» (de bully, qui signifie voyou), qui touche majoritairement les enfants de 8 à 11 ans. Il établit trois caractéristiques permettant d’identifier une situation d’intimidation: conduite agressive d’un élève envers un autre avec intention de nuire, se répétant régulièrement et engendrant une relation dominé/dominant.
Un sondage révèle que la cyber intimidation est plus fréquente chez les 8 à 12 ans, alors que 73 % des répondants ont affirmé avoir été touchés par une affaire semblable. Les jeunes filles sont plus souvent victimes de cyber intimidation que les garçons, et de façon générale, celle-ci se fait par le biais de sites de réseautage social, indique une récente enquête canadienne. Certains parents en savent très peu sur le comportement en ligne de leur enfant.
Un quart des parents interrogés (26 %) ont affirmé que leur enfant avait déjà été impliqué d’une quelconque façon dans une affaire d’intimidation en ligne. De ce nombre, 66 % des parents ont indiqué que leur enfant avait été la victime, 16 % ont avoué qu’il avait été l’agresseur et 18 % ont dit que leur jeune avait assisté à l’acte d’intimidation. Le sondage révèle que la cyber intimidation est plus fréquente chez les 8 à 12 ans, alors que 73 % des répondants ont affirmé avoir été touchés par une affaire semblable. Un nombre un peu plus élevé que chez les adolescents de 13 à 14 ans (64 %) et leurs aînés de 15 et 16 ans (71 %). Les parents ont indiqué que les cas de cyber intimidation dans lesquels avait été impliqué leur enfant s’étaient principalement déroulés sur les réseaux sociaux (63 %), par courriel (25 %) ou par téléphone (19 %).
L’intimidation peut être faite par une seule personne ou par un groupe. Il existe plusieurs formes d’intimidation. Intimidation physique (blesser quelqu’un en ayant recours à la force physique ou à des objets) : frapper une personne, lui donner des coups de poing ou de pied, cracher sur elle ou briser ses biens personnels. Intimidation verbale (blesser quelqu’un par la parole) : lancer des injures, des insultes ou des menaces et agacer. Intimidation sociale (blesser quelqu’un avec l’aide d’autres personnes) : répandre des rumeurs, faire des commérages, exclure une personne d’un groupe ou la ridiculiser. Cette forme d’intimidation est plus fréquente chez les filles.
« Le web est un formidable atout pour les enfants, qui peuvent ainsi rester connectés avec leurs amis et les membres de leur famille et faire leurs devoirs. Mais en tant que parents, nous devons avoir des discussions avec nos enfants et veiller à ce qu’ils aient des comportements acceptables en ligne », a déclaré dans un communiqué Lynn Hargrove, de Norton Canada, responsable de l’étude.
L’intimidation est aussi une pratique courante à l’école. Généralement, les enfants sont pour nous des modèles de gentillesse et d’inclusion. Railleries, moqueries, rumeurs, parfois même agression, voire taxage, les persécutions entre élèves n’ont pas toujours de graves conséquences. Mais dans certains cas, la victime développe des symptômes d’exclusion, voire même de dépression, menant parfois au suicide en raison des traitements infligés par un ou des agresseurs. Soixante-dix pour cent des enfants de 9 ans disent avoir été victimes de violence et d’intimidation à l’école. L’intimidation de jeunes par des jeunes est une façon de s’imposer par la terreur et la violence. Elle se vit sous plusieurs formes: dépréciation, humiliation, rejet, surnom infériorisant, comparaison dégradante, bousculade, coup, recel, vol, etc.
La cyber intimidation est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur ces dernières années. Contrairement à l’intimidation traditionnelle, la cyber intimidation suit sa victime en tout temps, de l’école au centre commercial et jusqu’à la maison, où la victime serait à l’abri de l’intimidation traditionnelle. Avec le temps, les jeunes qui sont victimes d’intimidation ou qui intimident les autres trouvent leur propre façon de faire face à la situation. Certains deviendront déprimés et s’isoleront alors que d’autres réagiront de façon agressive et auront recours à la violence. Si vous savez ou croyez qu’un enfant est victime d’intimidation, signalez l’intimidation à la direction de l’école et à la police, y compris toute infraction criminelle (menaces, voies de fait, harcèlement et exploitation sexuelle).