Discussion: Le rôle essentiel des femmes rurales dans le développement (2eme partie)


Dans toute société, chaque personne joue des rôles et remplit des fonctions diverses. Ces rôles sont liés à des comportements que chacun adopte et aux attentes que les autres ont de chacun. Ces attentes sont fonction du contexte socio-culturel et de l’environnement particulier de chaque acteur social. Chaque individu, femme ou homme, remplit trois rôles dans la société:

Le rôle productif

Le rôle productif comprend le travail exécuté contre paiement en nature ou en espèce. Il comprend la production de marchandises ayant une valeur d’échange ou la production de subsistance ou domestique qui a une valeur d’usage mais aussi une valeur d’échange potentielle. Pour les femmes impliquées dans la production agricole, ceci comprend leur travail comme fermières indépendantes, comme femmes de paysans et comme travailleuses auxquelles on paie un salaire.

Le rôle reproductif

Le rôle reproductif comprend la responsabilité de mettre au monde et d’élever les enfants ainsi que les tâches domestiques entreprises par les femmes qui sont nécessaires pour que soient garantis l’entretien et la reproduction biologique mais aussi le soin et l’entretien de la force de travail (le mari et les enfants en âge actif) et de la future force de travail (bébés et enfants en âge scolaire). Le rôle reproductif rempli par les hommes (éducation des garçons par exemple) est généralement moindre et/ou considéré comme non prioritaire.

Le rôle communautaire (rôle dans la société)

Le rôle communautaire comprend des activités d’administration de la communauté qui assurent à celle-ci services et cohésion. Ce rôle est assumé par les pouvoirs publics, par des groupements ou des personnes. C’est ce rôle que l’on endosse lorsqu’on s’exprime en tant que citoyen(ne). Les groupements permettent souvent de poser des questions d’ordre politique, de justice ou de droits de la personne humaine. La répartition de ces 3 rôles entre hommes et femmes (et jeunes/vieux,…) est différente d’une époque à l’autre, d’un endroit à l’autre, d’une culture à l’autre, d’un milieu socio-économique à l’autre.

Si l’importance des femmes dans le développement socio-économique commence à être partout reconnue (Banque Mondiale, par exemple), les statistiques et données quantitatives sont encore insuffisantes (exemple: en matière de santé, le rôle des femmes dans l’éducation, la prévention et les premiers soins n’est pas mesuré, alors qu’il est implicitement connu puisque les campagnes de vaccination des enfants s’adressent aux femmes).  67% des heures de travail prestées dans le monde le sont par les femmes (NU). En matière de nutrition et de sécurité alimentaire, le rôle des femmes est essentiel, tout particulièrement en matière de production vivrière (exemples: -Rwanda 1990: 79 % des heures de travail consacrées à la production vivrière sont assurées par les femmes; Togo: 57% des exploitants agricoles sont des femmes et « 40% des labours, 80% des semis, 70% des sarclages et des récoltes et presque toute la production maraîchère en milieu paysan sont assurés par des femmes ».)

En même temps, la situation des femmes se dégrade souvent davantage que celle des hommes, en valeur relative comme souvent en valeur absolue. Depuis une vingtaine d’années, on constate une augmentation de la pauvreté, qui touche principalement les femmes. Le nombre de familles monoparentales, où les femmes chefs de ménage sont sur-représentées, a fortement augmenté; ce phénomène s’accompagne de la déresponsabilisation tant de l’Etat que des hommes. Il n’est pas étonnant de constater qu’il existe une différenciation sexospecifique dans la pauvreté et la prospérité économique, et que les femmes en général sont plus mal loties que les hommes. Que ce soit sur le plan historique et socioculturel, la place subalterne de la femme haïtienne dans son foyer et dans la société limite sa capacité à sortir de la pauvreté ou à explorer d’autres options pour améliorer sa situation économique.

Bien qu’elles aient été traditionnellement marginalisées, ces femmes jouent un rôle central dans l’économie d’Haïti. Ces femmes qui n’ont pas accès ni aux soins de santé ni aux soins esthétiques. Ce sont elles généralement qui assurent de facto la subsistance de la famille; ce sont des opératrices clés de la production alimentaire et du commerce. La situation de la femme rurale  est aggravée par la pauvreté, l’ignorance et l’analphabétisme. Un fort taux  de femmes en Haïti est analphabète. Tous ces facteurs constituent des handicaps à la contribution de la femme au développement. Ils contribuent à maintenir la femme dans une situation de dépendance. La mauvaise interprétation qui est fait aussi de ce passage de la bible « l’homme est le chef du foyer » relègue généralement la femme au second plan.

L’analyse de la situation de la femme rurale et urbaine, révèle le caractère dynamique et multiforme de la participation de la femme à la vie économique et sociale du pays. Malheureusement, la contribution de la grande majorité des femmes au développement n’est pas prise en compte dans les statistiques nationales. Leur contribution au développement reste sous-évaluée ou invisible étant donné qu’elles excellent dans les domaines ou l’enregistrement statistique et fiscale est difficile (tâches ménagères et secteur informel).

L’évolution de la société, la mondialisation, la crise économique, le lobbying international amènent progressivement les femmes à se libérer, à s’organiser pour défendre leur indépendance économique et leur émancipation avec l’appui de certaines ONG, des associations à but non lucratif et de la communauté internationale…a suivre…

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s